Je me souviens très bien d'un jour, lointain, où nous avons cedé à notre passion pour les appartements et acheter le Particulier à Particulier. Je me demande même si ce n'est pas moi qui l'ai fait, et si je ne l'ai pas, joyeusement, ramené à ma mère. papa, en me voyant débarquer avec ça à la maison, de retour des courses, a du me dire : Ah, ça y est, on déménage.
Pourtant j'avais 19 ans et ça n'était pas à moi de décider.
Je me souviens que nous avions trouvé une annonce pour un hotel restuarant. Nous avions pris la voiture, et nous avions é´te le visiter. Mes rêves de campagne prenaient réalité. L'hotel avait l'air bien. En le regardant, on pouvait rêver. Aujourd'hui, je sais que c'était un rêve. Mais j'ai peur rétrospectivement en comprenant que nous aurions fort bien pu l'acheter. Personne dans la famille n'aurait été capable de le gérer. Mais mes parents étaient inconscients de leurs incompétences. Heureusement, se transformer en restuarateurs les faisaient un peu rêver, mais pas trop.
Dans la foulée, nous sommes allée dans la petite ville de C**. Nous nous sommes garés, je m'en souviens, sur une place qui se trouvait juste à l'extérieur de la vieille ville. Nous sommes rentrés en amrchant dans la vieille vielle, dont les petites rues étroites nous ont séduits. Les magasins semblaient tous jolis et plaisants. On aurait dit une ville de maison de poupée. Certains bâtiments étaient splendides. Une ou deux petites ruelles ont gagné notre coeur.
Et ma mère s'est laissé tenté. Nous avons visité deux apaprtements. A peine plus petits que celui où nous vivions à Paris, mais très hauts de plafond, très clairs, situés dans un vieux bâtiments superbes.
La décision a é´te prise, et j'y ai joué un rôle : nous partirions, nous déménagerions.
J'avais très envie de vivre en province, et la petite ville me paraissait si jolie ! Mais les choses se passèrent tout à fait autrement. Ma mère décida que je devais avoir ma chambre d'étudiante sur Paris. Et que je reviendrais les week end. Ce qui força la décision, c'est que mon père travaillait sur Paris. Lui aussi avait besoin d'un "pied-à-terre" parisien. En attendant qu'il trouve un travail à C**, il vivrait dans mon studio. Ma mère insista beaucoup sur la chance que j'avais d'être indépendante, alors que je passai en fait deux ans avec mon père. Dans son esprit, j'étais indépendante. Mon père était là, mais il ne tarderait pas à ne plus l'être. "Et tu sera - enfin ! - indépendante", disait-elle, comme si c'était une honte.
Je le fus deux ans plus tard. Mais en vivant sur Paris avec mon père, très discret, je découvris quelñque chose à quoi je n'aurais jamais pensé, et qui me devint essentiel : débarassée de ma mère et de ma soeur, je respirai. Et une fois qu'on a gouté à la liberté, une fois qu'on a respiré librement, il est difficile de se remettre volontairement sous le joug de névrosées odieuses. Mais ça, c'est seulement maintenant que je le comprends.
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